Vert Chartreuse (#BBD373) 🟩
C'est l'histoire de deux entrepreneurs en galère qui découvrent que, parfois, le succès ne tient qu'à une photo correctement éclairée (et cadrée).
On est en 2009.
Brian Chesky et Joe Gebbia, fondateurs d'une modeste startup du nom d'Airbnb (t’en as peut-être entendu parler), s'accrochent péniblement à leur ramen profitability.
En gros: ce niveau de revenu où tu peux tout juste te payer les pâtes, le PQ et les factures du mois.
Autant dire que les débuts d'Airbnb ont été compliqués.
Personnellement, j’aurais blâmeh le nom (littéralement: "un matelas pneumatique et un petit-déjeuner”), mais heureusement pour eux, nos intrépides fondateurs ont vu plus loin.
Ils ont enquêté, et trouvé le coupable:
Les chambres présentées sur le site.
Elles étaient hyper moches.
En tout cas, c’était ce que pensaient les personnes qui les jugeaient sur la base des photos.
(Tout le monde, donc)
On parle de ce genre de photos (source):
Hmmmm… Quelle belle lumière jaune-verdâtre… Et cette sensation de claustrophobie, c’est génial! Rajoute une poignée de cafards sur le sol et de la moisissure sur les murs, et ça y est, t’es dans une résidence CROUS. 👌
(Si tu trouves que j’en fais trop, ajuste la dose de cafards et de moisissure jusqu’à obtention du résultat souhaité)
Je t’ai dit que ça se passait en 2009?
Ouais, je te l’ai dit.
Et bien, souviens-toi:
En 2009, ça fait seulement deux ans qu’on connaît l’iPhone.
Le concept du téléphone sans clavier, c’est plus vraiment de la science-fiction, maaaaaais…
Bon. Voilà.
De fait, le problème de Chesky et Gebbia, c’est qu’ils s’efforçaient donc jusque-là de vendre des photos…
prises par des amateurs
mal cadrées
mal éclairées
produites avec des téléphones portables offrant une mirifique résolution de 3, voire 4 mégapixels (sachant qu’aujourd’hui, on va facilement dans les 50).
Dit comme ça, c’est clair qu’on a un problème plus pressant que le manque de glamour du nom.
La solution s’impose d’elle-même:
Envoyer des photographes pros bien équipés en mission chez les proprios des logements.
Les photographes sont revenus avec de belles images dans lesquelles d’éventuels cafards se feraient tout petits, au lieu de faire du manspreading sur le canapé-lit…
Au cas où tu te poserais la question:
Oui, on est toujours dans le même logement.
Tu peux comparer:
Il y a, objectivement, tellement peu d’éléments de changés dans le décor qu’on pourrait facilement imaginer que les deux photos ont été prises le même jour.
Pourtant, pour de multiples raisons, la seconde image donne beaucoup plus confiance que la seconde. Parce qu’elle fait professionnelle.
Comment, donc, sait-on qu’une photo est professionnelle et vendeuse?
Trois éléments de réponse:
La qualité de l’image. A moins que ça ne soit motivé par une vision artistique très spécifique (et courageusement défendue), une photo pixelisée as fuck ne sera jamais acceptable. Par contre, si les textures et les reflets brillants sont correctement rendus, on aura l’impression que tout est propre et moderne, et que l’auteur de la photo n’a rien à cacher… Ce qui est (généralement) une bonne chose.
L’éclairage. Si la balance des blancs penche trop d’un côté ou de l’autre du thermomètre (c’est-à-dire: si la lumière est trop froide ou, dans le cas de notre première image, trop chaude), les couleurs auront tendance à s’uniformiser et à perdre en contraste et en naturel.
Le cadrage et la composition. C’est tout con, mais en coupant un élément de ta photo, c’est comme si tu disais au spectateur qu’il n’y a pas assez de place pour cet élément dans l’image. Et si par malheur l’élément en question se trouve être important pour comprendre l’image, le message devient: il n’y a pas assez de place. Y compris, donc, pour le spectateur. D’où l’intérêt de faire quelques pas en arrière avant d’appuyer sur le déclencheur… Dis-toi que l’espace vide que tu rajoutes, c’est de l’espace que ton audience peut occuper mentalement. C’est comme si tu te poussais sur ton canapé pour lui faire une place à côté de toi.
Une fois les clichés refaits proprement, le site d’Airbnb a été dûment mis à jour, et ses géniteurs ont enfin pu dire sayonara à leur régime de nouilles japonaises réhydratées.
La suite, on la connaît…
Le mot magique du jour
Pour obtenir de fantastiques effets de lumière naturelle dans tes images générées avec Midjourney, tu peux jouer avec le mot-clé next to a window
:
woman working at her desk, next to a window, photography --ar 16:9
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👉 Bonne nouvelle, le lancement de mon expédition au pays de Midjourney a enfin une date: c’est pour le 22 juillet… c’est-à-dire pour quand tout le monde sera à la plage la prochaine édition du PRiSME 🥳 Je te préviens, je vais avoir besoin de bêta-testeurs pour me fournir en preuve sociale et pistes d’amélioration, donc avis aux shiny object syndrome victims: il y aura des accès gratuits à gratter…
Très intéressant comme partage. J’ai aimé le fait qu’il soit lisible en cinq minutes et qu’il m’apprenne en même temps quelque chose.